Open data : de quoi s’agit-il vraiment et en particulier, qu’est-ce qui rend les données ouvertes et de quel type de données parle-t-on?
Selon une définition accréditée et largement répandue, les « open data » ou données ouvertes, sont des données mises à disposition des administrations publiques ou des entreprises privées, qui peuvent être librement utilisées, réutilisées et redistribuées par n’importe qui, éventuellement sous réserve de la nécessité de citer la source et de les partager avec le même type de licence avec laquelle elles ont été initialement délivrées.
Concept et histoire de l’Open Data
En tant qu’expression, « open data » remonte au moins au milieu des années 90 du siècle dernier et son origine est identifiable dans le domaine scientifique: déjà dans les années 40, le sociologue Robert K. Merton a théorisé de manière complète le besoin.
Mais la principale impulsion à la mise en réseau et au partage des données et des documents relatifs aux actions entreprises par les gouvernements a été donnée par la directive pour un gouvernement ouvert de Barack Obama en 2009, dans le but de garantir une transparence totale et un contrôle large et efficace par les citoyens sur leurs propres dirigeants.
Le même jour de son investiture et en guise de premier acte, le président des États-Unis, Barack Obama, a en effet publié un mémorandum sur la transparence et le gouvernement ouvert, adressé aux cadres de son administration.
Le texte s’ouvre sur cette déclaration: « Mon administration s’est engagée à créer un degré d’ouverture sans précédent au sein du gouvernement. Nous travaillerons ensemble pour garantir la confiance du public et mettre en place un système basé sur la transparence, la participation du public et la collaboration. L’ouverture renforcera notre démocratie et favorisera l’efficience et l’efficacité de l’administration .
Le mémorandum a été suivi, un peu plus d’un an plus tard, par la directive sur le gouvernement ouvert du 8 décembre 2009, axée sur les principes de transparence, de participation et de collaboration, qui prescrit des tâches, des processus et des modèles d’organisation que les organismes publics sont appelés à suivre.
À l’instar des États-Unis, de nombreux pays ont également abordé la question du gouvernement ouvert, amorçant le processus de changement du scénario public, vers plus de transparence et de proximité avec les citoyens.
Les principales caractéristiques des données ouvertes
Les attributs majeurs des « open data » sont :
- Disponibilité et accès: les données doivent être disponibles dans leur ensemble, pour un prix ne dépassant pas un coût de reproduction raisonnable, de préférence par téléchargement depuis Internet. Les données doivent être facilement trouvables (c’est-à-dire correctement indexées dans les moteurs de recherche), disponibles dans un format utile, modifiables et présentes dans les catalogues institutionnels de données ouvertes ;
- Réutilisation et redistribution: les données doivent être fournies dans des conditions permettant la réutilisation et la redistribution. Cela inclut la possibilité de les combiner avec d’autres bases de données ;
- Participation universelle: tout le monde doit pouvoir utiliser, réutiliser et redistribuer les données. Il ne doit y avoir aucune discrimination ni à l’initiative ni à l’encontre d’individus ou de groupes. Par exemple, la clause « non commerciale », qui interdit l’utilisation à des fins commerciales ou restreint l’utilisation uniquement à certaines fins (par exemple à des fins éducatives), n’est pas autorisée.
Pour garantir ces principes, il est nécessaire que les données soient conformes aux normes internationales.
Pourquoi ouvrir les données pour l’administration publique?
Dans un souci de transparence accrue vis-à-vis des citoyens, les organismes publics publient des données ouvertes en partant de la philosophie selon laquelle les données appartiennent effectivement à la communauté et doivent par conséquent être librement diffusées au sein de la communauté elle-même.
Les données comme bien commun
Nous assistons à une attention croissante portée à la transparence des gouvernements et des administrations publiques et en même temps au potentiel de développement inhérent aux données.
Les communautés, la société civile, les entreprises, la recherche, les médias reconnaissent les données ouvertes comme un bien commun, un bien partagé et utilisable par tous.
L’agent public est appelé à comprendre et à appliquer les principes de valorisation des actifs informationnels de l’administration publique dans les nouveaux espaces de dialogue collaboratif entre l’AP et les parties prenantes.
Conclusion
Pour rendre de plus en plus efficace l’action d’information promue par l’open data, voici quelques-uns des principaux points d’attention:
- Il existe une prolifération excessive de « données indésirables » par les Administrations, c’est-à-dire des données incomplètes, incohérentes et inutilisables;
- Il est important de diffuser une « culture des données » comprise comme une attention préliminaire et non pas seulement finale à une « gestion des données » appropriée ;
- Il est nécessaire d’augmenter le nombre d’administrations qui participent au partage de leurs données ;
- Les licences doivent être « ouvertes » et non propriétaires;
- Les profils liés au RGPD (Règlement UE n ° 679/2016) doivent toujours être correctement pris en compte dans la gestion des données ouvertes lorsqu’ils communiquent des informations personnelles. Celles-ci doivent, en effet, non seulement être protégées pour garantir la confidentialité grâce à l’anonymisation, mais également soumises aux procédures de mise à jour, de rectification ou d’annulation requises.